Mardis Cyclistes 2016

texte/photo : Gophrette Power

 

Oui, aux yeux de personnes non averties la série des Mardis Cyclistes de Lachine ressemble à une petite course de quartier, à une kermesse de gens en spandex. D'autant plus que le parcourt est très court : 1.62 kilomètres, sans aucun relief, seulement quatre virages faisant ainsi le tour du Parc LaSalle et le tout fermé à la circulation. C'est ce que l'on nomme un critérium. Mais lorsque l'on y regarde de plus près, il en est tout autre. Ça fait 39 ans que Joseph ‘Tino’ Rossi organise cet évènement qui aujourd'hui n'a plus besoin de prouver son importance au développement des sports cyclistes du Québec. À la première édition en 1978, il y avait seulement sept personnes sur la ligne de départ et maintenant c'est plusieurs centaines de personnes réparties sur dix courses durant tout l'été qui viennent tenter leur chance. Plusieurs jeunes athlètes se sont révélés durant ce que l'on peut désormais qualifier de classique et il n'est pas rare de croiser le regard de grands champions locaux et internationaux venant s'essayer dans les quatre gauches à 90 degrés. Qu'il pleuve ou qu'il vente, chaque course est un succès. Suite au nombre de participants qui ne cesse de croitre à chaque édition, plusieurs catégories ont vu le jour comme : la Coupe Minime Femme (10 tours), la Coupe Minime Homme (10 tours), la Coupe Cadet Homme (15 tours), la Coupe Féminine Relève (15 tours), la Coupe Féminine (15 tours) et le clou du spectacle la Coupe Pro-Élite (31 tours). Oui c'est un spectacle, car de voir plonger un pack de plus cinquante cyclistes dans chacun des virages à plus de 40km/h est très impressionnant, surtout sous une pluie battante. Personnellement, je considère que le format critérium est l'équivalent d'une course de F1. Dès le départ ça va vite et en moins d'un tour de piste tout peut arriver et changer la donne. Une chute, une attaque ou une échappée transforment chaque course de la série en une unique expérience.

C’est sous une météo exécrable que je me suis rendu à la 10ème et dernière course de la saison 2016. En général, les bords du parcours sont bondés de curieux et supporteurs. Mais cette fois-ci une pluie intense a eu raison de leur présence. Les conditions étaient tellement inconfortables et dangereuses que plusieurs participants ont purement et simplement abandonné l’idée de finir leur course. À quoi bon jouer avec le feu alors que la saison de vélo est loin d’être fini et que celle du cyclocross arrive à grands coups de pédales boueuses. L’organisation a même pris la décision de réduire le nombre de tour durant la course Pro-Élite. En plus de pas voir grand-chose, les virages étaient devenus des mini-piscines. De mon côté, cela n’a également pas était facile. J’y ai laissé un flash et noyé mon boitier. J’ai dû l’envoyer faire un long séjour dans ma boite à riz et par la suite le retourner au service après-vente pour un cleanup. Mais une sorte de satisfaction a fini par prendre le dessus à la vue des images prises durant cette mauvaise journée. En voici une petite sélection qui je l’espère rendra justice à ce grand évènement qui vaut vraiment la peine d’être vécu, tant pour des photographes sportifs que pour des cyclistes voulant tester leur capacité physique, technique… mais surtout morale. Serez-vous au rendez-vous en 2017 pour supporter et fêter les 40 ans des Mardis Cyclistes ?


Complet photo albums by Goph on Flickr : Mardis Cyclistes 2016 No.10 et aussi Mardis Cyclistes 2016 No.3