IM5i50-70.3MT 2015

texte/photo : Gophrette Power

 

Ça y est, j'y suis. Coincé de la tête au pied dans mon wetsuit, bonnet (vert fluo) et lunettes de bain. J'ai l'impression d'être un Avenger capable de briser des immeubles juste en y pensant. Mais je reviens vite à la réalité en regardant autour de moi et m'aperçois que je ne suis pas le seul dans cette situation. Nous sommes 131 dans la catégorie M40/49 à attendre le coup d'envoi. L'animateur fait le décompte au micro mais je ne cesse de penser à d'autres affaires comme repérer deux/trois bons clichés que j'aurais pu faire. Mais il faut faire des choix dans la vie. Je ne peux pas être tout le temps celui qui prend des photos de ceux qui en bavent. Aujourd'hui, c'est à mon tour de donner tout ce que j'ai pour faire un bon chrono.


Nage

1.5km : 00:25:58 - 1:43/100m - TC 77/590 - GA 17/118

BAM...!!! C'est parti. Je cours comme un voleur de dépanneur et me faufile entre mes concurrents. Je plonge dans l'eau en évitant de m'assommer sur une tête ou de me prendre un pied dans la face. C'est comme dans un show de Lightning Bolt. Tu te demandes qu'est-ce que tu fais là, mais au final tu adores ça. Autant faire en sorte de contrôler la situation que d'essayer de l'éviter. La nage se passe relativement bien. Je la joue un peu à l’écart du pack, sur la gauche du parcours. Je dépasse pas mal de gens et fait le crocro assez souvent. Je m’aligne sur la bouée jaune tout au bout et arrivé à sa hauteur tout est toujours bien correct. Je tourne à droite et remarque que je nage à coté de personnes qui n’ont pas la même couleur de bonnet que moi. Es-ce que j’ai rattrapé le groupe d’avant ou est-ce le groupe d’après qui m’a rattrapé… C’est pas grave. J’y pense et puis j’oublie. Je m’allonge, j’accélère et ne respire qu’en B2. Je vise la bouée jaune la plus éloignée. J’y arrive vite. Je tourne encore une fois sur ma droite. À ce moment, une drôle de sensation me saisit. Ça va vite et ma poche d’air est plus profonde donc c’est un signe que j’ai un bon pace. Je ne sors que la moitié de mon visage de l’eau aux respirations pour être le plus hydrodynamique que possible. Il y a clairement un courant qui me porte dans cette direction et je vais en profiter au maximum. J’accentue mes battements de pieds et pense à mes mouvements de bras. Tout est bien synchronisé comme Bleep #1 et je file droit vers la sortie du parcours. Arrivé à la plage je fais l’anguille jusqu’au dernier centimètre d’eau et bondis d’un coup sur mes pieds pour me mettre à courir.


Vélo

40km : 01:19:51 - 30.06km/h - TC 116/590 - GA 26/118

Entendre hurler mes amis est un véritable boost. C'est aussi efficace qu’une barre Cliff au Coconut Chocolat Chip. Je suis également assez content de voir que ma montre indique 1.43/100m. Je ne pensais pas nager les 1.5km à cette allure. Bref, ça c’est fait. Je cours sur le tapis jusqu’à la zone de transition pour retirer mon équipement de baignade et me transformer en cycliste. J’ai l’impression d’être rapide mais je passe 00:07:45 en T1 car très mal organisé sur ce coup. Je saute sur le vélo et me dirige vers Duplessis. J'entends beaucoup d'encouragements de part et d'autre à la sortie de la transition et c'est assez le fun car ça ressemble à un gros party avec tous les amis. Mais une fois rendu un peu plus loin sur le parcours c'est pas la même ambiance. Je sens mes cuisses qui chauffent. Ma respiration est forte et rapide. J'essaie de m'alimenter mais rien ne passe. Tout a un goût chiotte. Ça me demande trop d'énergie pour avaler quoi que ce soit. Je me contente d'eau et je ralenti le rythme. Il y a du monde sur la route. Les distances Sprint et 5i50 sont mélangées tout le long des 10km que je dois parcourir quatre fois IZK. Duplessis est une montée progressive agrémentée de parties plus raides qui nécessitent de passer sur la plus petite vitesse et même debout sur les pédales pour certaine. Mais tout ce qui monte redescend. Le retour est rapide et la position aero est comme une obligation. Plus je me rapproche de la zone de transition plus les encouragements refont leur apparition dans le paysage sonore. Mais c'est de courte durée car je dois refaire encore un aller/retour pour faire les 40km de ma distance. Je sens que je roule moins vite mais du coup le cardio va mieux. Je me prépare psychologiquement à la course à pieds qui va suivre. En sortant de l'eau j'étais 77/659. En sortant du vélo je suis 116/659 et la descente dans la classement va continuer lentement durant la dernière épreuve.


Course à Pied

10km : 00:51:58 - 5.11km - TC 152/590 - GA 38/118

Je sors de ma T2 en  00:03:02 avec les jambes vraiment maganées. Surement dû au fait que je n'ai pas avalé grand chose durant le vélo. Alors aux ravitaillements je bois pour oublier. Je sens des crampes qui commencent à faire leur apparition alors je joue avec les gens tout au long du parcours ça me permet de penser à autre chose. Je cours les cinq premiers kilomètres avec un pace de 4:40 donc je suis confiant malgré tout. Mais j'ai un méchant coup de barre sur le retour et c'est là que je perds tout mon power. Je cours comme une patate à 5.10km et me demande qu'es-ce que je suis entrain de faire. Mais impossible de reprendre le dessus. Je suis sur la fin de ma réserve quand j'entame la partie qui monte dans Mont Tremblant. J'entends Carole M. qui me crit de lever les genoux et qui me confirme que je suis une patate. Ça me fait sourire mais j'ai envie de vomir. Ça y est, je suis dans le corridor bleu qui mène à la ligne d'arrivé que je traverse en serrant les dents. Tabarnak... je fini 152ème sur les 659 participants... Mais cette fois-ci je ne suis pas disqualifié. Mon objectif principal était de finir en forme, sans courbatures ou douleurs. Ça c'est réussi grâce aux entrainements réguliers. Je sais désormais sur quoi je dois travailler, l'alimentation et la course à pieds. Mais je dois faire vite car le Triathlon Olympique de Magog est dans quatre semaines et j'aimerai faire mieux que les 02:48:34 du 5i50 de Tremblant.


Total

02:48:34 - TC 148/590 - GA 37/118 - SX 129/401

Les images ci-dessus n'ont rien avoir avec ma course. J'ai eu la chance d'avoir un accès et d'être au plus prêt du 70.3 le lendemain. Prendre des photos et pouvoir encourager mes amis durant la course a été tout aussi intense que la veille et une très belle expérience. Je reviens avec encore plus de motivation pour la suite. Et je ne peux pas finir ce post sans l'analyse courte mais tellement vrai : "On fait du tri pour le fun, non? Mais c'est quand qu'on a du fun?" de Matthieu D. un peu stressé la veille de son 70.3.

 

photos report complet 01  02  03