Duecento Chilometri al Giorno 2015
texte/photo : Gophrette Power
La météo est parfaite pour une petite ballade à vélo aujourd’hui. Et ça tombe plutôt bien car Croix de Fer a organisé une journée de pratiques au Vélodrome de Bromont. C’est devenu un rituel de m’y rendre au moins une fois par an et j’aime cette ride de 100K en suivant la Route Verte No.1 et La Route des Champs. C’est très tranquille et sécuritaire. Cela m’est déjà arrivé de faire ce trajet seul mais je n’avais jamais fait aller/retour le même jour. Mon ami Martin F. a embarqué sans broncher. C’est aussi l’occasion de tester notre endurance sur une longue distance car nous sommes entrain d'organiser un Road Trip de plusieurs jours prévu à l’automne prochain. Les distances journalières prévues seront approximativement les mêmes qu’aujourd’hui. Si tout s’aligne correctement je vous reviendrais ici même pour vous faire mon rapport en texte et images. Mais un coup de pédale à la fois, revenons à celle en cours.
Route Verte No.1 : 194.9km 445alt 08:17:17
7:30 am nous sommes à l’entrée du Pont Jacques Cartier et on commence à s’y engager pour rejoindre la Rive Sud. Pour moi, c’est ici que se trouve le plus beau point de vue de Montréal, au milieu du pont se trouve un petit belvédère en béton qui ressemble à une cage d’oiseau perchée à plusieurs mètres au dessus du Saint Laurent. Un détail me vient à l’esprit à cet instant. Le seul moment où l’on peut observer la ville de cet endroit tranquillement dans le silence est le matin du Marathon car le pont est fermé à la circulation. Le reste de l’année, et bien il faut juste hurler pour se parler et on y reste tout simplement pas très longtemps car le bruit rend la place pas très accueillante malgré le spectacle visuel qu’elle offre. Donc on ne s’y arrête même pas finalement, on trace, on roule. Première étape, se rendre à Chambly avec plusieurs arrêts pipi. Bé oui, j’ai bu un grand café et un énorme smoothie avant de partir… On se perd un peu dans les quartiers résidentiels juste à la sortie de Chambly, les pistes cyclables zigzaguent dans tous les sens et je ne sais jamais laquelle prendre. Mais on garde la direction de l’est et on retrouve notre itinéraire principal. À partir de Marieville la piste est en gravelle noire. Ça n'avance pas et c’est bruyant là aussi. C’est en arrivant un peu avant Saint-Césaire qu’un très joli béton d’un très beau bleu marine fraichement déposé vient caresser nos pneus. On reprend une vitesse de croisière raisonnable. Sur le chemin on croise une vente de garage à la Grande-Barbue et j'y ai trouvé mon superbe grille-pain argenté. Je demande le prix à l’hôte des lieux. Il me répond « trois piaces, ostie ». Je le plug pour le tester et hop dans le sacs à dos. On reprend la route. Je suis assez content du bon deal que je viens de faire. Mais surtout sur le fait qu’il nous reste 40K à parcourir avec mon grille-pain dans le dos et le vent dans la face. Je commence à penser au bon petit bagel/avocat que je vais me faire en arrivant à destination. Granby, on trace comme des malades sur un asphalte sans aucune craque ou nid de poule. C’est assez bizarre quand on y pense, ils ont pourtant le même hiver ici. Les mêmes températures qu’à Montréal. Alors pourquoi les rues sont elles en meilleur état? Bref, on longe le Lac Boivin et je commence à être tanné d’être en pignon fixe. Mes cuisses ont envie de se tendre, ne serais-ce que plus d’une seconde! Alors je ralentis un peu le rythme et Martin part comme une fusée. Je penses qu’il a hâte de faire la sieste dans l’herbe qui nous attend. Ça y est, il est 12:30, on traverse l’Autoroute des Cantons de l’Est et on entre dans la zone commerciale de Bromont. On fait un arrêt au IGA pour un ravitaillement alimentaire et on se pose dans l’herbe au centre du vélodrome avec tous les amis venus nombreux. Certains ont participé à l’initiation plus tôt en matinée avec comme professeur Gérard-Louis Robert et d’autres arrivent quasiment en même temps que nous pour participer aux petits jeux de l’après-midi. Je branche mon toaster et grille mon bagel. J’y étale l’avocat et le dévore. Englouti les patates-frites et gobe les tomates cerises en quelques minutes. Et je finis avec une bonne dose de Gatorade. Hum… Miam Miam. Je ne sais pas trop ce que Martin à mangé. Je pense l’avoir juste perdu durant quelques heures, allongé quelque part dans un coin à roupiller. Je jacasse à droite et à gauche et je prends des photos. Encore une fois c’est quasiment trop facile. Le plywood de la piste est fraichement peint et totalement aveuglant sous le soleil. Le contraste avec le vert des arbres, de l’herbe et le bleu du ciel rend le tableau idéal. De temps en temps de petit groupe embarquent sur la piste pour se faire monter l’adrénaline et pour se pratiquer. Je les prends en photo, Gerard-Louis observe autour de lui et donne quelques conseils. L’ambiance est bonne et détendue. Je reconnais les membres de Croix de Fer, Team iBike et Bikurious. Et toujours pas de nouvelles de Martin. C’est vers 16:30pm qu’il refait surface devant moi avec les yeux mi-clos en me disant qu’il serait peut-être temps de prendre le chemin du retour...
Les derniers kilomètres un peu avant Chambly sont pénibles, les jambes sont lourdes et les selles sont en feu. Nous évitons le chemin de gravelle en bifurquant sur la 112 et roulons sur la bande d'arrêt d'urgence. Du fin fond de nos muscles un regain d'énergie fait son apparition et sans dire mot on se drafte à tour de rôle. Je place mes avant-bras sur mon guidon et me la joue aero, j'en oublie que j'ai un sac sur le dos. J'appuie sur mes pédales comme si je voulais alimenter mon grille-pain. on est fatigué, on veut juste arrivé chez nous. Le soleil a quasiment disparu quand on arrive sur le Pont Jacques Cartier. Je prends une photo, on utilise que des mots clés pour communiquer, on High-Five et on prend chacun sa route pour aller se coucher.
Faire de la longue distance en pignon fixe est tout simplement suicidaire. Mais sortir de la ville fait tellement de bien. Le Centre National de Cyclisme de Bromont est un endroit très agréable et en vaut la peine. Merci à Martin pour le soutien moral... J'vam'coucher drète-là !!!