Apolline Guillemin : RHCBCN3
texte : Apolline Guillemin - photo : Gophrette Power
Il y a un an et demi, je montais pour la première fois sur un fixe. Impossible de dire pourquoi j’ai directement aimé ça, moi qui n’aimais pas le vélo à la base. C’est rapidement devenu mon quotidien, mon moyen de locomotion, mon sport, ma passion. Pour ma 4ème course, je fais maintenant partie d’une team, Disorderly Habits. C’est diffèrent, je roule pour une équipe, pour des gens avec qui j’ai quelque chose en commun et non seulement pour moi. Je vais essayer de donner mon maximum, pour ne pas les décevoir et en plus je n’aime pas perdre. Bon restons un peu réaliste, je sais très bien que je ne gagnerai pas j’y vais pour acquérir de l’expérience, retrouver l’ambiance des crits et revoir les tous gens que j’ai rencontré grâce au vélo.
Aujourd’hui c’est la course, après 2 jours de détente et de soleil on se dit que la journée va être quelque peu différente. Réveil en douceur et sans stress (pour l’instant). Tout est déjà prêt, notre manager, aux petits soins, nous a tout préparé pour que nous n’aillons rien à faire le jour J. Il est enfin temps d’y aller, trajet le long de la mer, plutôt agréable. On arrive, il y a déjà pas mal de monde, on se rend compte qu’on y est vraiment et que la journée dont on a tant parlé est enfin arrivée. Les 4 heures d’attente jusqu’aux qualifications sont finalement passées a une vitesse folle entre la mécanique, les retrouvailles, le repas, l’échauffement,..
Les qualifs sont passées vites, j’ai roulé seule et j’en sors sans vraiment savoir ce que ça va donner. Les résultats sont affichés et je cherche mon nom que je ne pensais pas trouver si bas dans la liste, 30ème, déception, mais je me dis que ça ne veut rien dire et que j’assurerai pendant la finale.
Le stress a commencé à monter quand je me suis retrouvée dans le parc fermé. Je me suis dis que je devais tout donner, que c’était 22,5km, seulement quelques dizaines de minutes sinon j’allais le regretter. Quand la course a commencé je me suis accrochée j’ai tout fait pour ne jamais lâcher la roue devant moi. Le groupe de tête n’était pas parti en échappée, il n’était pas loin et c’était particulièrement encourageant. Les encouragements aux quatre coins du tracé donnaient encore plus l’envie de tout donner. Jusqu’aux Red Flag qui ont commencé à flotter et l’annonce de la neutralisation de la course. Là j’ai vu Fleur par terre dans un virage et sans la quitter du regard j’ai tourné. Sauf que son vélo était toujours là et je rentre ridiculement dedans, petite chute rien de grave. On annonce au micro que la course va reprendre, le temps de revenir sur la ligne de départ, toutes les filles sont déjà arrivées et prêtes à partir et je me retrouve dans les dernières. Les 12 tours restants se sont déroulés à base de relais, de doublements et de redoublements. Au moment de passer la ligne d’arrivée je sais que je ne suis pas très bien placée mais au moins j’ai fini la course sans me faire laper. À la fin de la course je me demande si j’aurai pu donner plus pendant l’effort, je me remémore la course en me disant que ça aurait pu être mieux à tel ou tel moment, mais plus le temps d’y penser, on fera mieux la prochaine fois, il est temps d’aller encourager les gars.
Merci mes gars de Disorderly Habits, Pacific and Co, Vans Amsterdam, les rideuses pour cette course enflammée, ceux qui m’ont encouragés, Peter&Betty,.. Aujourd’hui et après un week end mouvementé, mouillé et ensanglanté a Dijon on attend avec impatience Milan le 10 Octobre. XX