48 Heures Vélo 2016
texte : Valérie Langlois - photo : Gophrette Power
« Hey, Guillaume, penses-tu que t’embarquerais si je refaisais le 48 heures à vélo l’an prochain? »
Ça a commencé par une question, en novembre 2015. Une petite équipe s’est depuis formée, puis reformée : l’Équipe Hors Catégorie-NWSport. Nous avons eu la chance d’atteindre facilement notre objectif grâce à la générosité de nos amis, de nos familles et des merveilleux clients de la boutique, mais aussi grâce à des commanditaires exceptionnels comme la Boucherie charcuterie Chez Vito et NWSport. Nous avons d’ailleurs collaboré avec des derniers pour concevoir de super kits personnalisés pour nous donner fière allure lors de l’événement. Ça allait être tout simplement MA-LA-DE! Puis, le décompte a commencé…
J -2
« J’ai hâte de porter ma viande! », « Je suis un bacon » Nous avons reçu nos kits, ils sont parfaits, rigolos et vraiment confortables.
J -1
Briefing par téléphone, on fait les derniers préparatifs, puis je finis mes bagages. On vient me chercher demain matin à 7 heures. J’ai un objectif de 500 km pour la fin de semaine, mais un genou récalcitrant risque de me pousser à le réviser à la baisse. On verra.
Le jour J
Rien de tel qu’un petit tour de Westfalia rempli à craquer de trucs de camping et de vélo pour bien commencer une fin de semaine de pur bonheur à rouler entre amis. La frénésie du montage de tente et d’abri nous aidait probablement à ne pas trop s’impatienter pendant que le décompte se poursuivait. Puis, les vélos démo qu’on allait pouvoir essayer en fin de semaine sont arrivés. Un pas (ou un coup de pédale?) de plus vers le départ. « Hey, gang, si on fait 100 tours du CGV, on peut atteindre 1000 mètres de dénivelé positif en fin de semaine! ». On rit tous un peu, parce que rouler plat, ça peut parfois être plate, hein. Faire 100 tours de circuit, c’est un peu long, longtemps. L’événement a fini par commencer, puis on a essayé de se frayer un chemin pour commencer à rouler. J’ai un petit creux, mais j’ai tellement envie de rouler que j’ignore un peu ma faim et je continue (mauvais plan, mais j’aime ça, les mauvais plans). Je finis par avoir trop faim et je quitte le circuit. J’ai passé une très courte nuit la veille et une sieste ne sera pas de refus non plus, puisque je devrai finir par rouler la nuit, hein. Donc bouffe et dodo. Ce qui est chouette, avec le 48 heures à vélo, c’est que c’est comme une fin de semaine dans un château-fort de couvertures avec des jujubes et des livres, mais dans des tentes et avec des vélos (ça, c’est pas moi qui le dis, c’est l’ami Carl, qui est venu nous rendre visite à quelques reprises durant la fin de semaine). Bref, c’est amusant comme tout et on finit par en oublier le manque de sommeil. Je finis par me réveiller vers 17 heures et la visite est déjà arrivée! Maxime nous demande si on est up pour des McMuffins demain matin. Je pensais que c’était une blague, alors j’ai dit oui…
Jour 2
J’ai fait mon quart de nuit vers minuit, je suis allée me coucher vers 2 h et j’ai passé tout droit le lendemain matin pour mon tour à 6 h. Pourtant j’avais mis une alarme, tout ça, tout ça… Mais ça aurait vraiment aidé si j’avais configuré le tout pour 5 h et pas 17 h! Bref, je me lève en panique totale à 8 h et je vais rouler le ventre à moitié vide. Je fais deux tours, puis je vois Max sur le bord du circuit qui… distribue des McMuffins. C’ÉTAIT PAS UNE BLAGUE! Val et Julien en attrapent un au vol, on se croirait dans un ravito du Tour de France! J’ai pas encore ces skills-là, alors je me prends un café et je déguste mon McMuffin tranquillement sur le bord de la piste. Ça fait rire les autres cyclistes, mais ils sont tous jaloux, ça se voit (nananananère!). Et moi, ben, je sirote mon café McDo les deux yeux dans le même trou, pour mieux recommencer à rouler bientôt. Aujourd’hui, j’ai décidé que je voulais essayer un des Parlee Altum R qu’on avait en démo. J’ai roulé avec mon vélo la veille, mais ça me tentait d’essayer cette bête-là. Il y en a un à ma taille, alors j’ai sauté sur l’occasion. Un petit switch de pédales et c’est parti. Ça fait plutôt bizarre de rouler sur un vélo qui n’est pas le mien, mais j’ai tôt fait de l’apprivoiser, lui aussi. Par contre, en fin de journée, la pluie s’est mise de la partie et j’ai demandé à reprendre mon vélo. Je suis encore assez craintive, même si c’est ma troisième saison et comme je connais bien ma monture, j’ai beaucoup plus d’assurance sur les surfaces mouillées et glissantes. Dans une autre vie, lorsque je faisais des triathlons, la plupart des événements auxquels j’ai participé ont eu lieu sous la pluie battante. C’est ma zone de confort. Je déteste la chaleur et j’aime la fraîcheur de la pluie sur mes bras. Je suis comme pas mal tout le monde, je suis chicken quand vient le temps d’aller me mouiller sous la pluie, mais une fois que c’est fait, je pourrais rouler pendant trois heures. Nelson a eu l’idée de diminuer les quarts de nuit sous la pluie, pour permettre à un maximum de gens de se reposer sans avoir à rouler trop longtemps. Finalement, j’ai roulé comme supposé au départ, parce que je m’éclatais. Soit je suis folle, soit je manquais vraiment de sommeil, mais j’ai eu du plaisir à rouler sous la pluie. C’était évident que bien des équipes n’avaient pas au moins un cycliste sur la piste, parce que le circuit était vide! J’ai toujours aimé avoir la route à moi seule. Je roule beaucoup le soir pour cette raison. On n’est jamais réellement tranquille, au 48 heures à vélo, sauf lorsqu’il pleut à boire debout. Mon genou a fait des siennes lors de cette deuxième journée, me poussant à réviser mon objectif et à prendre ça très, très relax. L’an dernier, j’avais fait 300 km et là, la deuxième journée tire à sa fin et j’en ai 285 dans les jambes. Je n’atteindrai peut-être pas mon objectif de départ, mais je vais très certainement dépasser celui de l’an dernier. C’est dans la poche.
Jour 3
La pluie a cessé tôt le matin. Il fait nuageux, mais au moins, nos vêtements parviennent presque à rester secs. Le seul problème, c’est mes souliers pleins d’eau. Ça, ça ne sèche pas comme on veut! J’ai toujours été gênée de me joindre aux pelotons. J’ai peut-être un peu le syndrome de l’imposteur. Moi? Une vraie cycliste? Voyons donc! Sauf que si je voulais me rendre à 350 km avant la fin de l’événement, je devais me trouver une gang avec qui prendre des relais; j’étais trop fatiguée. L’équipe Rodéo fait le 48 heures à vélo chaque année depuis, je crois, 8 ans. Ils roulent super bien, sont super sympa et sont toujours debout très tôt le dimanche matin pour encourager (bruyamment) les cyclistes durant leurs derniers tours. J’ai décidé de me joindre à eux lors de mes derniers tours et c’était ultra plaisant. J’ai facilement et rapidement atteint mon objectif pour la fin de semaine. Trois jours à relais sur le circuit Gilles-Villeneuve, c’est une méchante grosse journée au bureau sportif, quand on y pense. Et non, je n’ai pas réussi à atteindre 100 mètres de dénivelé positif. Par contre, certains d’entre nous ont réussi et c’est rendu un beau running gag.
L’après
Après avoir tout ramassé, on a aussi ramassé une caisse de bière et des chips au dépanneur avant de passer à la boutique déposer les choses de Guillaume. Je pense que la bière n’aura jamais goûté aussi bon que ça. Des fois, je me dis qu’il faut être un peu fou pour accepter de rouler 48 heures à relais, même pour une cause. La beauté de la chose, c’est que toute ton équipe est aussi folle que toi. Ça fait de beaux souvenirs et surtout, ça donne envie de recommencer l’an prochain. Qui est game?
Voici une petite sélection d'images prises durant cette évènement. Vous pouvez en voir encore plus en suivant ce lien Flickr : 48 Heures Vélo 2016